D. PRELEVEMENTS SPECIFIQUES
D.1. Ponction de nodules palpables ou sous contrôle échographique
Technique :
- Ponction multidirectionnelle aiguille de 22-25 G avec ou sans aspiration (voir chapitre méthode de prélèvement)
- Etalement immédiat sans écraser, entre deux lames, en un seul passage. (voir chapitre méthode d’étalement)
- Fixation immédiate ou séchage à l’air.
- Kyste : étalement du liquide direct + après cytoponction. Si la masse a des zones solides, favorisez celles-là
- Informations : localisation (intradermique, sous-cutanée, intramusculaire, abdominale quadrant… ou organe, taille, vitesse de croissance, bilan d’extension, consistance, contour, unique, multiple…)
Remarques :
Thyroïde : occasionnel, risque de prélèvement hémorragique ! Être prêt donc.
Ganglion : faire uniquement des étalements séchés à l’air.
Méthode de non aspiration si suspicion lymphome, récolte très cellularisée (voir chapitre ganglion).
Rein : ne pas ponctionner en cas de suspicion de carcinome rénal. Risque d’essaimage néoplasique mais ceci reste très littéraire comme recommandation.
Toujours ponctionner dans un trajet qui sera prélevé par la chirurgie (essaimage) !
D.2. Liquides coelomiques (plèvre, péricarde, péritoine)
Il faut éviter de laisser traîner le liquide à température ambiante et d’utiliser les liquides de drainage où les cellules sont lysées.
Vidangez donc une première fois la cavité puis récoltez le liquide qui se reforme.
Méthode de prélèvement des épanchements séreux :
- La qualité du matériel est essentielle.
- Le site de prélèvement doit être stérile (la peau est préparée comme pour une chirurgie).
- L'anesthésie n'est pas utile à moins que l'on procède à une ponction du péricarde.
- Utilisez une aiguille 10-12/10, 40 mm.
- Faites un étalement direct du liquide ou après centrifugation (s’il n’est pas assez dense) et envoyez ces lames (en précisant s’il y a eu centrifugation). Si vous ne possédez pas de centrifugeuse, envoyez le liquide que vous fixerez ou non en fonction du délai supposé pour qu’il parvienne au labo.
- Vidangez la seringue après avoir retiré l’aiguille sinon il y a risque d’étirement cellulaire à travers l’aiguille.
- Le tube EDTA n’est nécessaire que si le liquide est sanguin sinon utilisez un tube à sec.
Si aucun épanchement n'est présent mais que toutefois vous soupçonnez une lésion tumorale ou infectieuse (PIF sèche) vous pouvez procéder à un lavage : une solution de Ringer Lactate tiédie est injectée au site de ponction à raison de 20 ml/kg puis on procède comme précédemment.
D.2.1. La paracentèse abdominale
- Pesez le chien avant et après si vous voulez le suivre pour accumulation future de liquide.
- Videz la vessie si elle est pleine
- L'animal est en décubitus latéral gauche
- La peau est rasée et lavée entre la vessie et l'ombilic le long de la ligne blanche.
- Infiltrez le point de ponction par de la xylocaïne à 0.5%.
- Effectuer la ponction sur la ligne blanche ou au-dessus, 2 cm en arrière de l'ombilic.
- Si besoin, levez l'animal pour obtention plus aisée du liquide
D.2.2. La thoracentèse
- Préférez les aiguilles à ailette d’un diamètre de 0.6 à 1 mm sur lesquelles vous placerez un
robinet à trois voies ou encore un drain thoracique.
- L'animal est debout.
- Insérez l'aiguille, après anesthésie locale, du côté droit ou gauche au niveau du 6-7 ou 8 EIC,
entre le 1/3 inférieur et le 1/3 moyen.
D.2.3. La péricardiocentèse
- L'animal est placé en décubitus latéral, côté droit en dessous, sous anesthésie générale.
- Les deux faces du thorax sont préparées.
- On fait la ponction à gauche, au niveau des 3-5ièmes espaces intercostaux, entre le 1/3 inférieur et le 1/3 moyen du thorax. Un Venocath (aiguille de 16/10) peut être utilisé surtout si le but principal est de vider le péricarde. Le volume de la seringue à utiliser est de 30 ml.
- Un tiers maintient la dépression dans l'aiguille dès que l'on a pénétré le tissu et l'on se dirige vers le coeur jusqu'à ce qu'un liquide jaillisse. Au mieux, cette ponction peut se faire sous guidage échographique.
D.2.4. Informations à fournir :
- La couleur initiale du liquide
- Quand a débuté l'épanchement ?
- Quelle est la rapidité d'apparition ?
- Y a t il déjà eu ponction?
- Rapport d’imagerie
- Et puis les informations habituelles.
! Si un résultat positif affirme l'existence d'un processus cancéreux, un résultat négatif ne permet pas de l'exclure.
D.3. Urines
Les urines peuvent être prélevées à la miction, par cathétérisme vésical ou mieux par cystocenthèse (indiquer le mode de prélèvement ! Il modifie la cellularité et l’interprétation).
Les urines doivent être aussi fraîches que possible. Pour l’examen cytologique, évitez les premières urines du matin chez les diurnes (exp : chien) et l’urine du soir chez les nocturnes (exp chat) ainsi que les collections urinaires de 24 H, sinon il y a lyse cellulaire au cours de la stagnation du liquide. (C’est l’inverse de l’analyse chimique)
Préférez les urines prélevées après un petit exercice (marche par exemple).
Un petit volume suffit, envoyez frais si possible sinon mélangez instantanément à un volume égal d’alcool (50-70 %).
D.4. Liquide céphalo-rachidien
1-2 ml suffisent, ce matériel est très fragile. L'’idéal est de ne l’effectuer que si vous centrifugez dans les minutes qui suivent la ponction.
Sinon fixez dans un volume équivalent d’alcool.
D.5. Tractus respiratoire
Requiert une expérience
- Cavité nasale : préférez le frottis brosse. Allez-le plus profondément possible, là où se trouve la pathologie. Précisez la méthode utilisée car la cellularité varie.
- Aspiration bronchique : fixation immédiate nécessaire, étalement sur lame.
- Brossage bronchique : matériel très fragile, à fixer très rapidement. Rouler la brosse sur la ou les lames rapidement et délicatement pour ne pas déformer les cellules.
On peut aussi couper l’extrémité de la brosse et la plonger dans un flacon d’alcool à 50 %.
- Lavage bronchioloalvéolaire (BAL) : la première fraction réaspirée correspond au lavage des bronches, les suivantes ramènent du matériel alvéolaire. L’idéal est de l’adresser frais au laboratoire très rapidement sinon mélangé à une quantité équivalente d’alcool ou étalement direct + centrifugation.
- Ponction transthoracique : Traiter comme les ponctions de nodules. Matériel très fragile.