E. PONCTIONS D'ORGANES
Traiter comme les ponctions de nodules : étalement immédiat, fixation ou séchage à l’air .
F. LES GANGLIONS
L’investigation du ganglion se fera en cas d’hyperplasie ou pour établir un bilan d’extension. On parle aussi de prélèvement ganglionnaire pour la recherche d’organisme, en cas de leishmaniose par exemple, mais elle se fera de toute manière au sein d’un ganglion réactionnel (hyperplasié) sinon il y a grand risque d’obtention de faux négatif. Un ganglion sera hyperplasié en cas de : réaction inflammatoire (adénite), du drainage d’un contexte inflammatoire, d’une hyperplasie lymphocytaire réactionnelle, d’une congestion ou d’un œdème, d’un lymphome, de métastase d’un néoplasme malin.
La cytologie et l’histologie peuvent être utilisées comme méthode d’investigation.
La cytologie très souvent suffit à différencier une adénite d’une hyperplasie réactionnelle ou d’un lymphome. Elle peut aussi être utile en cas de métastase, mais alors veillez à fournir une cytologie ou histologie de la tumeur primaire au pathologiste. Informez néanmoins toujours le propriétaire de la nécessité éventuelle d’une analyse histologique surtout dans les cas d’évolution lente (lymphome bien différencié). En cas de suspicion de lymphome, ne procédez surtout pas à un traitement à base de corticothérapie au préalable. Ce dernier induit des nécroses tissulaires rendant l’analyse cytologique difficile et donc moins fiable voire impossible.
La ponction doit être effectuée au moins dans deux ganglions (si l'adénopathie est multiple) et il est préférable d'éviter les ganglions gras (poplités, inguinaux profonds) qui, envahis par de la graisse, rendent l’étalement difficile et augmentent les artéfacts. Dans la littérature, on recommande d’éviter les sous-maxillaires, le drainage lymphatique de la bouche entraînant souvent en leur sein des réactions inflammatoires. Ceci ne me semble pas pertinent en cas de lymphome. Ce ganglion est souvent le premier concerné et le lymphome prédomine largement sur toute réaction inflammatoire.
L’interprétation devient complexe quand on est face à un lymphome indolent mais souvent il s’agit du premier ganglion concerné et de toute manière si les lymphocytes néoplasiques ne sont pas assez parlant, une analyse histologique en l’état actuel des connaissances est nécessaire, voire même de l’immunochimie ou une biologie moléculaire. Une biologie moléculaire peut se faire sur lame cytologique, ce qui évite l’histologie et donc la chirurgie.
En cas de lymphome, le matériel obtenu par cytoponction, est souvent très abondant. Pour cette raison, préférez la ponction sans aspiration (voir paragraphe cytologie). Ne déposez qu’une petite goutte sur la lame pour que l’étalement ne soit pas trop épais. Faites au besoin plusieurs lames (2 par ganglion ou 3 à 4). Tout comme la moelle, les cellules lymphoïdes sont fragiles, étalez délicatement.
Sinon, procédez à une cytoponction classique avec une aiguille fine des ganglions palpables ou sous contrôle échographique.
Ponction
- Ponction multidirectionnelle à l’aiguille de 22-25 G. Plus le ganglion est hypertrophié, plus l’aiguille devra être fine.
- Etalement immédiat sans écraser, entre deux lames, en un seul passage.
- Fixation immédiate ou séchage à l’air uniquement car seul le Giemsa sera utilisé.
L'aiguille sera enfoncée dans le ganglion. Une fois au sein du tissu, promenez par des mouvements rapides l’aiguille au sein du ganglion.
Mettez une petite goutte à proximité du bord érodé de la lame,
L’idéal pour l’obtention de deux frottis utilisables est de tourner la lame supérieure afin de les mettre en parallèle, les zones opacifiées à l’opposé l’une de l’autre puis de les faire glisser l’une sur l’autre. Les séparer ensuite et séchez rapidement les deux frottis ainsi obtenus.
Dans le cas de lymphome, soyez très délicat, aucune pression n’est à appliquer sur la lame et séchez les lames le plus vite possible.
L’histologie est l’analyse la plus optimale pour le diagnostic d’un lymphome. L'idéal est cependant l'envoi simultané de ponctions cytologiques et d'un ganglion mais deux envois séparés sont alors nécessaires car les vapeurs de formol modifient les frottis.
Le formol est un fixateur lent, si le ganglion est de grande taille coupez-le en deux.
Dans le cas de lymphome, il vaut mieux ne pas traîner pour l’envoi de tissu fixé.
L’architecture du ganglion, l’infiltration de la capsule, l’envahissement des tissus environnants sont des critères utilisés pour le diagnostic histologique du lymphome. Il faut donc un ganglion dans son entièreté ou un grand morceau, comprenant les différentes structures précitées. Le plus facile chirurgicalement est d’exciser le ganglion dans son entièreté. Evitez absolument l’emploi d’un trépan ou true-cut, on ne récolte que de la bouillie qui n’offre plus l’architecture souhaitée. Travaillez au scalpel. En cas de lymphome, les cellules sont très fragiles. Soyez délicat.
Pour ce qui est de fournir une cytologie avec le ganglion, on peut aussi faire des empreintes à partir du ganglion divisé en deux.
La cytologie et l’histologie doivent faire l’objet d’un envoi séparé, la vapeur de formol induisant des artéfacts cytologiques.
Les informations à fournir
Primordiales en cas de cytologie mais aussi pour votre bilan :
- Nombre de ganglions hypertrophiés (périphérique et interne).
- Présence d’hyperplasie viscérale (foie, rate souvent),
- Présence d’hémopathie,
- Biochimie (calcium, protéinémie, en cas d’hyperprotéinémie, l’analyse par électrophorèse pour recherche d’un pic monoclonal, présence ou non d’une dermatopathie, gastroentérite ?…. statut FeLV…).
Ces informations permettent au pathologiste de mieux établir le pronostic et parfois de trancher dans des formes morphologiques assez identiques sur simple cytologie mais de comportement très variable. L’histologie peut permettre une bonne différentiation mais requerra souvent une immunochimie qui a son coût et en cas de moyens financiers limités, les données cliniques permettront peut-être de trancher sans les frais d’immunochimie. Si une chimiothérapie est envisagée, l’immunochimie est indispensable, les types de lymphomes étant de mieux en mieux compris et les traitements de mieux en mieux adaptés.